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Memento Mons
BAM (Musée des Beaux-Arts de Mons) – Mons | Belgium
Curator: Atelier lachaert dhanis / Isd²
Date: from October 5, 2019, to January 26, 2020.
“The Museum Pole and BeCraft join forces to create a grand cabinet of curiosities at BAM. Prepare to travel to the heart of the unusual and discover memento mori, this timeless and universal theme that reminds us of the fragility of life, knowledge and especially human existence and its environment. The historic collections of Mons, contemporary artworks, and applied arts coexist in the manner of curiosity cabinets where rarities were once exhibited to encounter and better understand the world. A step-by-step discovery where the subject is unveiled in several themes to highlight its relevance. As part of the exhibition, the Museum Pole offers an innovative olfactory experience. An approach to works of art that is quite different from the traditional “visual” visit. Thanks to the collaboration of Caroline Caron, discover 5 pieces from the Mons collections not with your eyes but with your nose! (Ask for your guide at the reception). An exhibition by lsd2 – Atelier lachaert dhanis / Isd².”
Les outils, interfaces entre matière et formes rêvées. Les formes et informes de l’invisible bousculent les frontières au sein du vivant.
Se décentrer, ne plus se situer à l’extérieur des choses, c’est ce dont témoignent des outils très anciens, ou certains ornements architecturaux choisis avec soin dans certaines collections muséales locales. La prise en compte de ce local contribue à faire en sorte que cette exposition allie, dans ce qu’elle raconte, l’universel et le proche, les dimensions historiques immédiatement palpables dans l’environnement culturel proche. Ainsi, la série de pics en silex retrouvés à Spiennes. La patience qu’il a fallu pour façonner ces morceaux de pierre par éclats successifs, le temps et la concentration nécessaires à leur donner forme utile pour des usages précis, peuvent correspondre à un geste magique par lequel l’humain cherche à transférer dans la matière les formes nées en lui. Ces formes peuvent sembler jaillies de l’intériorité de l’homme, advenir depuis ses entrailles. Il les a sculptées, à tâtons, en même temps qu’il imaginait ce dont il avait besoin comme outil. Il leur a donné forme et volume avec ses mains, dans ses mains. Comme tout outil, ils sont le prolongement de ses membres, ce sont des prothèses et, à ce titre, autant outil externe que prolongement interne de l’organisme humain. Arnaud Sprimont crée de petits sculptures en résine à partir d’images microscopiques notamment des micro-organismes qui peuplent le microbiote (flore intestinale) et dont les origines, pour certains, sont contemporains des débuts de la vie sur terre. Ce sont des formes qui ressemblent à des morceaux de coraux, des champignons, des coquilles d’animaux excentriques, des formes hybrides, épatantes et imaginatives, telles qu’on en rencontre dans le monde végétal, animal et minéral et, pourtant, il s’agit tout aussi bien d’infimes éléments de ce qui vit en nous, de ce qui nous rend vivants. L’infiniment petit, indétectable à l’œil nu, se matérialise, la frontière entre le perceptible et l’imperceptible est franchie. La profusion de formes et d’informes, orphelines ou conjuguées, soudain livrées à l’expérience esthétique, pose à nouveaux frais la question du beau et des frontières entre tout ce qui participe à la nature et aux formes culturelles qu’elle inspire..
Extract from the text published on 12 December 2021 by Pierre Hemptinne.
Writer, Director of cultural mediation at PointCulture | www.pointculture.be